Un café, et une lecture de Louise Glück

Un café, et une lecture de Louise Glück

La poétesse américaine Louise Glück est morte d’un cancer le mois dernier à Cambridge (Massachusetts). Elle avait 80 ans.

« La poétique de Glück explore l’intimité d’un sujet tout en éludant le personnel. (...) Le “je” lyrique y est kaléidoscopique, singulier et pluriel à la fois, sans cesse changeant et résolument ambigu dans sa référentialité. » - Marie Olivier, traductrice française de Louise Glück

C'est en 2022 que j'ai découvert Louise Glück, avec son recueil L'Iris Sauvage, publié en 1992 mais paru tardivement en France en 2021 seulement.

Si "Sunset" ("Coucher de Soleil"), un poème du recueil L'Iris Sauvage, c'est un poème de Averno que je vous partage aujourd'hui, en anglais et en français :

This is the moment when you see again
the red berries of the mountain ash
and in the dark sky
the birds' night migrations.

It grieves me to think
the dead won't see them—
these things we depend on,
they disappear.

What will the soul do for solace then?
I tell myself maybe it won't need
these pleasures anymore;
maybe just not being is simply enough,
hard as that is to imagine.

The Night Migrations - Averno, Louise Glück

Voici le moment où l’on voit de nouveau
les baies rouges du sorbier sur la montagne
et dans le ciel sombre
la migration nocturne des oiseaux.

Cela me peine de penser
que les morts ne les verront pas –
ces choses dont on dépend,
elles disparaissent.

Que fera l’âme pour se réconforter alors ?
Je me dis que, peut-être, elle n’aura
plus besoin de ces plaisirs ;
que, peut-être, ne plus être suffit tout simplement,
aussi difficile à imaginer que cela puisse paraître.

Les Migrations Nocturnes - Averno, Louise Glück, traduction par Marie Olivier